Forum

Dans la précédente version de ce site, il existait une rubrique « Forum ». En voici des extraits : ils témoignent des préoccupations, ou des curiosités, des visiteurs.

Posté : 27-12-2005 18:37

Les hommes ou femmes ayant le savoir des renouvellements mythiques dans l’histoire des civilisations et connaissant leurs conséquences sur la vie des êtres peuvent-ils rester inactifs en prévision de ce qui va arriver ou bien sont-ils finalement impuissants parce qu’on ne peut pas aller contre le sens du temps? Les Hommes ne peuvent-ils pas être « prévenus » ce qui éviterait, peut-être, des désastres épouvantables?
Les Hommes initiés aux rythmes cycliques des évènements historiques peuvent-ils seulement en rester là à fièrement affirmer leur savoir « prophétique » ?
Posté : 27-12-2005 19:48

Ces personnes ne sont pas fières. Ce sont des gens qui ont en général passé leur vie à étudier, à réfléchir et à faire ce qu’ils devaient faire: c’est-à-dire, le plus souvent, écrire, parler.
Un grand nombre d’auteurs, aux 19è et 20è siècles, ont annoncé l’inversion des valeurs, la dégénérescence de la Justice, la recherche douloureuse et dangereuse de la Liberté : Rimbaud, Alfred Jarry, Raymond Roussel, Samuel Beckett, Borgès…
Ils ont accompli leur œuvre. Que peu de gens en aient tenu compte ne peut leur être imputé.

Cordialement,
Pierre-Jean Debenat

Posté : 29-12-2005 13:33

Le mot fierté était sans doute un peu trop fort, je m’en excuse. Ce qui est étonnant c’est que ces auteurs ne soient pas écoutés. Y en a-t-il qui le furent?

Posté : 29-12-2005 17:03

Votre question dépasse un peu mes connaissances en histoire. Cependant, il y a eu des hommes de pouvoirs qui ont manifestement tenu compte des grands prophètes : le cardinal de Richelieu, Talleyrand, entre autres.
Et puis, certains ésotéristes ont donné naissance à des sectes – à entendre ici comme synonyme de mouvements, de groupements autour d’un idéal – : les Quakers, par exemple, qui ont joué un rôle certain pendant la guerre de Sécession.
Le problème aujourd’hui; réside en ce que la quête du pouvoir indique, de l’apparence, du profit matériel à court terme occulte toute pensée quelque peu complexe. L’arrogance et l’avidité sont au premier plan. Pour combien de temps? « Jupiter rend fous ceux qu’il veut perdre. »

Cordialement,
Pierre-Jean Debenat

Posté : 11-01-2006 10:04

Pensez-vous qu’aujourd’hui le Vatican soit au fait de l’époque dans laquelle nous sommes?
Prennent-ils en comptent l’avènement de l’ère du Verseau?
Merci.

Posté : 11-01-2006 16:38

Je n’ai pas de relations au Vatican. Cependant, je suppose qu’il y a dans cette enceinte des personnes érudites, qui ont étudiés TOUS les grands prophètes (de quelque religion qu’ils aient été), et qu’ils en tiennent compte.
Je ne peux vous en dire plus…
Cordialement,
Pierre-Jean Debenat

Posté : 16-12-2005 13:24

Pensez-vous que les récentes émeutes des jeunes qu’il y a eu en France ces dernières semaines peuvent nous rappeler les révoltes des esclaves durant l’antiquité romaine?

Posté : 20-12-2005 12:52

Pour Jean-Charles Pichon, ce sont les exclus d’une Civilisation, porteuse du mythe actuel, qui préparent et annoncent le mythe nouveau.

« Quel est le maître en nos Etats?
On sait qu’au temps d’Akkad, ce fut le Citadin (de la Ville aux sept portes): d’où l’exclusion du nomade. Mais, dans le dernier siècle hellénistique, quand le « droit de cité » donna au nomade le statut de citoyen à part entière, il n’y eut plus de citadin. Le maître se nomme le Citoyen: d’où, la condamnation de l’esclave.
Aujourd’hui, ces mots n’ont plus de sens, alors que « l’égalité devant la loi » donne à l’ouvrier tous les droits civiques, y compris le droit de vote, s’il est adulte. Il n’est d’autre maître que l’Adulte: d’où l’écrasement de l’adolescent.
Qu’il le soit par l’âge, comme en Occident, ou par une mentalité particulière – et finalement mythique – comme on le voit dans les nations nouvelles d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du Sud, l’adolescent n’est pas à proprement parler proscrit ou condamné. Mais, comme le nomade jadis et comme l’esclave naguère, il n’a pas d’existence civique, pas de droit. Il ne vit que des privilèges qu’on lui consent ou des présents qu’on lui accorde.
Car un dieu (de Création, de Justice ou d’Amour) ne peut exalter le Citadin, le Citoyen ou l’Adulte sans rejeter de la ville, du statut ou du sexe ceux qui ne l’adorent pas. S’il le faut, ses prêtres créeront une classe nouvelle, dont ils feront le pays d’oubli, l’enfer terrestre de l’exclu: l’état nomade, l’esclavage ou l’adolescence, entre autres.
Telle est la signification profonde de la grande révolte de la jeunesse, annoncée par Rimbaud et par ces jeunes prophètes, de quinze à dix-neuf ans, que furent Frédéric II, Fox, Saint-Just ou Galois, Ramakrishna ou le Bâb, sensible dès l’après-guerre, manifeste aujourd’hui. »
Voici ce qu’écrivait en 1971 Jean-Charles Pichon, dans l' »Histoire des mythes », Petite bibliothèque Payot.

Cordialement,
Pierre-jean Debenat

Posté : 20-12-2005 16:03

Pensez-vous qu’il existe une sorte de corrélation entre ce que les banlieusards appelle « cité » et la cité de l’époque antique?

Merci

Posté : 20-12-2005 17:01

Me référant au Dictionnaire historique de la langue française, d’Alain Rey, je trouve l’origine du mot « cité » dans le substantif latin « civitas », qui donnera par la suite « citoyen ». Ce qui nous renvoie au texte de Jean-Charles.
D’autre part, toujours d’après la même source, le mot « banlieue » provient du francique « ban »: loi dont la non-observance entraîne une peine. Banlieue désignait « l’espace, d’environ une lieue, autour d’une ville, dans lequel l’autorité avait juridiction. Le passage au sens actuel de territoire et ensemble de localités environnant une grande ville s’est fait aux 17è et 18è siècles. »
Nous trouvons aussi les termes « bannir » et « bande ».

Les mots ne mentent pas. Ils vivent (beaucoup de mots français ont changé de sens au 13è siècle) et leur évolution peut nous aider à réfléchir.

Ici, nous retrouvons les notions de territoire, d’inclusion et d’exclusion, la dégénérescence du mythe de Justice…

Voici quelques pistes. Il faudrait du temps pour les développer.

Cordialement,

Pierre-Jean Debenat

Posté : 21-12-2005 11:31

Vous dites que beaucoup de mots ont changé de sens au 13 eme siècle. Pourquoi plutôt à ce siècle là et avez-vous quelques exemples?
Merci.

Posté : 21-12-2005 14:56

Je me suis toujours intéressé aux mots (poésie, romans, linguistique). C’est en travaillant avec Jean-Charles que je me suis rendu compte que certains vocables, d’une part ont plusieurs acceptions qui nous font réfléchir (par exemple le mot « ribambelle », dont Jean-Charles traite longuement dans ses œuvres récentes, ou le mot « affectation »); d’autre part, nous avons constaté un changement de sens aux environs du 13è siècle. « Le mot « élément » s’est d’abord employé (9è siècle) au sens de « principe constitutif de l’être, âme ». Depuis le début du 13è siècle, élément se dit de chacune des choses dont la combinaison forme une autre chose. » Dictionnaire historique de la langue française, Editions Robert.
« Jeûner est employé au sens d’être privé de nourriture. Depuis 1225, il a aussi le sens figuré de s’abstenir de toutes réjouissances, avec la valeur particulière « d’être chaste ». »

Voici donc 2 exemples, parmi beaucoup d’autres, d’un changement de sens à cette époque.
Que s’est-il passé à cette période en Occident? La montée en puissance de l’Inquisition, une rigidification de la scholastique, ce que l’on appellerait aujourd’hui une normalisation.
Tout ceci avant l’éclosion de la Renaissance, qui fut caractérisée dans le domaine du langage par une liberté quant à l’usage des vocables, voire des jeux de mots, suivie de la Contre -Réforme, qui a conduit, sous Richelieu, à la création de l’Académie Française, nouvelle normalisation…

Voici, brièvement résumés, quelques constats que nous avons pu faire sur ce sujet.

Cordialement,

Pierre-Jean Debenat

Posté : 22-12-2005 10:44

Pouvons-nous donc considérer que le siècle des lumières porte la responsabilité de la « terreur » révolutionnaire, la tyrannie de l’empire Napoléonien ainsi que du nationalisme et communisme du XXeme siècle? Pensez-vous possible de dire que finalement la démocratie est elle aussi un système tyrannique?

Posté : 22-12-2005 15:12

Jean-Charles Pichon m’a appris que la Franc-Maçonnerie spéculative, notamment en Angleterre, a, au 18è siècle, tenté de déterminer les mythes (ou valeurs essentielles) qui allaient émerger dans les siècles à venir. Ils en ont déterminé 3, qui sont, en langage zodiacal : le Verseau, la Balance et les Gémeaux. C’est-à-dire : Liberté, Egalité, Fraternité. Ces idées se sont répandues en Europe, relayées par les gazettes anonymes et les Encyclopédistes français.
Le problème, c’est que la Liberté représente un mythe qui n’est pas encore accompli. Alors, depuis le 18è siècle, on cherche à la réaliser, empruntant des chemins divers, voire opposés.
On peut distinguer deux voies opposées. L’une, qui s’appuie sur l’Egalité, a mené au communisme, avec pour conséquence l’horreur du Goulag et les massacres de la Révolution culturelle. L’autre, qui, au nom de la Liberté, se fonde sur l’élitisme, a conduit au régime nazi et à ses abominations.

La question que pose la Liberté est -entre autres – la suivante: comment puis-je devenir ce que je suis, tout en permettant aux autres de devenir ce qu’ils sont?

C’est peut-être (sans doute même) inconcevable aujourd’hui, la Fraternité étant devenue un simple reflet, une apparence, un faux-semblant (cf les médias).

Une nouvelle harmonie, basée sur de nouvelles valeurs, devrait émerger dans quelques décennies. En attendant, nous vivons des quêtes multiformes, maladroites et parfois dangereuses.

Cordialement,
Pierre-Jean Debenat

Posté : 24-12-2005 13:01

Pouvez-vous m’expliquez ce qu’est la Franc-Maçonnerie spéculative et de quelle façon, par quel moyen, les francs-maçons du 18eme siècle ont-ils déterminé les mythes qui allaient émerger dans le siècle à venir?
Quelles sont ces gazettes Anonymes dont vous parlez et pensez-vous que ces idées ont été répandues volontairement dans le but de faire « correspondre « le rythmes cycliques des mythes, avec la connaissance des conséquences que cela allaient avoir ou bien cela s’est-il réalisé parce que les « temps » étaient venus?

Posté : 26-12-2005 19:30

On parle de « Franc-Maconnerie spéculative » (c’est-à-dire philosophique), par opposition à la « Franc-Maçonnerie opérative », d’origine beaucoup plus ancienne, qui regroupait les Maîtres artisans de certains corps de métiers.
Les gazettes ont joué un rôle très important dans la vie politique européenne au 18è siècle. C’étaient des pamphlets, édités en Angleterre , aux Pays-Bas, en Suisse, pour éviter la censure française, et qui circulaient sous le manteau, propageant les idées nouvelles et souvent anti-monarchiques.
Je crois aussi que « les temps étaient venus », et qu’un certain nombre de penseurs le savaient.
Cordialement,
Pierre-Jean Debenat

Posté : 27-12-2005 17:55

Peut-on dire que les cathédrales ont été le point culminant du Dieu d’Amour de la religion du Poisson?
Quelle furent les « cathédrales » du Dieu de justice de la religion des béliers ainsi que celle du Taureaux?
Comment expliquer qu’aujourd’hui l’Odyssée d’Homère a encore une telle influence?
Comment pourrait-on à votre avis imaginer les « Cathédrales » de la Religion du Verseau?

Posté : 27-12-2005 20:05

Les cathédrales commencent à marquer le déclin du mythe d’Amour. Elles ont été construites sur une période relativement brève, et sur la commande d’évêques qui, rivaux, voulaient montrer leur puissance. Ainsi, chaque nouvelle cathédrale devait être plus haute que la précédente – jusqu’à l’écroulement de l’ouvrage!

En ce qui concerne le Bélier, ce fut le Temple, reconstruit par Salomon.

Je ne peux pas me représenter les « cathédrales » du Verseau. D’ailleurs, y en aura-t-il besoin?

Quant à l’Odyssée, comme toutes les grandes œuvres de quête, il n’est pas étonnant qu’elles perdurent au cours des siècles et qu’elles aient une portée universelle.

Veuillez m’excuser pour la brièveté de mes réponses, mais je vais reprendre mon travail et je suis assez pris en ce moment.

Cordialement,
Pierre-Jean Debenat

Posté : 11-01-2006 10:10

Pourriez m’éclairer sur les idées, les pensées de l’époque hellénistiques qu’elles furent à cette époque annonciatrices du Dieu d’Amour comme l’ont été les idées du XVIII eme annonciatrices du Dieu de Liberté?

Vous dîtes que vous le Bélier ce fut le Temple de Salomon, qu’en fut-il pour le Taureau?

Merci

Posté : 11-01-2006 16:34

En ce qui concerne l’annonce du mythe d’Amour, la référence évidente est Platon. Lisez aussi Cicéron.
Quant au mythe du Taureau, la réponse est difficile – du moins pour moi. D’une part parce que lorsqu’on recule dans le temps, les témoignages restants sont moins nombreux et plus fragmentaires; d’autre part, parce que l’on a affaire au polythéisme. Le Taureau fut donc honoré sous des figurations diverses et dans des temples d’obédiences plurielles. Il faut ici se référer aux ouvrages d’art (bas-reliefs et mosaïques de Babylone, vestiges des temples des premières dynasties égyptiennes, tablettes en écriture cunéiforme).
Cordialement,
Pierre-Jean Debenat

Posté : 16-01-2006 10:04

A propos des cathédrales comment peut-on expliquer qu’à cette époque des hommes et des femmes sont ont pu construire autant de monuments en si peu de temps?
Pouvez-vous me donner des noms d’auteurs qui ont le mieux écris sur le Moyen-âge?
Merci

Posté : 20-01-2006 11:30

Arte a diffusé il y a deux ans environ un remarquable documentaire sur ce sujet.
D’une part, des architectes européens ont développé des techniques (l’arc-boutant notamment) qui ont permis de simplifier le travail. D’autre part, ils embauchaient une équipe relativement restreinte d’artisans de très haut niveau, faisant appel à certains moments à une main-d’œuvre nombreuse et moins qualifiée.
En ce qui concerne le Moyen-âge, l’auteur de référence actuellement est pour moi Jacques LE GOFF; voir son livre « Un autre Moyen Age ». Editions Gallimard, collection Quarto.
Cordialement,
Pierre-Jean Debenat

Posté : 20-01-2006 17:56

Je ne connaissais pas jacques le Goff.
N’y a-t-il pas d’autre auteur plus ancien que lui?
Que pensez-vous de Michelet?
Merci

Posté : 21-01-2006 11:20

Pour moi, Michelet est davantage un philosophe et un visionnaire qu’un historien. Ce qui ne m’empêche pas de l’apprécier!
D’autres auteurs traitant du Moyen Age: Jean Favier, François Bluche.
Cordialement,
Pierre-Jean Debenat

Posté : 23-02-2006 15:30

Peut-on aussi dire que ces cathédrales ont poussé grâce à la foi de ceux qui les ont construite?
N’y avait-il pas à cette époque un engouement populaire qui était capable de si grandes œuvres?
Merci

Posté : 23-02-2006 20:45

Oui, foi en leur dieu, en leur art, en leurs compagnons. Spiritualité, dépassement de soi, émulation…
Mais déjà les trois composants du mythe d’Amour selon Platon dégénéraient : le Bien devenait les biens (rémunération), le Vrai était le « vrai Dieu » ( Inquisition), le Beau se réduisait à l’apparence, à l’apparat.
C’est dans cette complexité et ces contradictions que se trouvent les réponses à votre question.
Vous pouvez lire la série de Robert Merle « Fortune de France » et « Les piliers de la terre » de Ken Follett. Vous y trouverez une vraisemblable peinture des mœurs de ces temps.
Cordialement,
Pierre-Jean Debenat

Posté : 19-12-2005 20:30

Beaucoup de personne se refusent à lire Jean-Charles Pichon sous prétexte qu’il est astrologue et mythologue.
Que leur répondriez-vous?

Posté : 20-12-2005 13:10

Jean-Charles Pichon n’est pas un astrologue. Il utilise le Zodiaque – ainsi que les yugas indiens – comme un outil pratique et universel pour ses recherches sur la succession des mythes. De la même façon, il utilise les chiffres et les nombres pour ses travaux sur les cycles et le réel. Refusera-t-on de le lire parce qu’il se sert du nombre d’or, de la constante de Planck et de la série de Fibonacci?

Un mythologue est quelqu’un qui étudie les différentes croyances qui ont animé l’humanité au cours des âges. Il ne dit pas : voici ce qu’il faut croire, mais voici ce qu’on a cru à telle époque. Et il constate l’émergence de nouvelles croyances (y compris les croyances scientifiques!). Il s’oppose ainsi aux rationalistes qui refusent d’étudier ces croyances – et surtout la leur.

Et, à tout prendre, mieux vaut être mythologue (avec humilité) que mythomane (avec arrogance).

Cordialement,
Pierre-Jean Debenat

Posté : 20-12-2005 15:55

Et quels seraient vos arguments pour expliquer que le rationalisme scientifique est une croyance?
Sinon peut-on avancer l’idée que les époques rationalistes sont les plus dangereuses et violentes pour l’homme?

Merci

Posté : 20-12-2005 17:35

De combien de dimensions l’univers est-il constitué? 2, dans la géométrie antique; 3, avec la découverte de la perspective à la Renaissance; 4, depuis Einstein; 10 ou 26 avec la récente théorie des supercordes…
Chaque semaine ou presque, actuellement, des découvertes paléontologiques remettent en question les débuts de l’Homme sur la Terre….
On découvre également des animaux ou des végétaux qui remettent en question la théorie de Darwin (le cœlacanthe fut le premier a être reconnu)…

Et l’on continue à proclamer que l’observation et l’expérimentation prouvent que l’univers a 3 dimensions, que l’on peut dater sans erreur l’appariation de l’Homo sapiens, que l’évolution est linéaire et va dans le sens d’un progrès dû à une adaptation et une spécialisation sélectives…

Depuis un siècle, dans beaucoup de domaines scientifiques, on met au rencart les recherches des décennies précédentes, sans s’interroger sur la relativité des nouvelles connaissances. C’est comme si, à chaque fois, on découvrait La Vérité… La seule, jusqu’à la prochaine fois. Les dogmes religieux ne font pas autrement.

Quant aux époques rationalistes, il est curieux de constater qu’il en subsiste très peu d’écrits techniques; que la population mondiale a subi des pertes immenses à la fin de ces périodes; et que des technologies (piles électriques, scaphandres, etc.) ont été « réinventées », comme si une chape d’oubli avait été nécessaire pour éviter que ne se reproduisent des catastrophes anciennes.

Bien sûr, tout ceci est résumé, simplifié et schématique.

Le professeur Barnard déclarait en substance, il y a 20 ans, à propos des morts dues à la recherche médicale: « Les dégâts que la science a causés, seule la science peut les réparer. »

Cordialement,

Pierre-Jean Debenat

Posté : 21-12-2005 11:23

Qu’entendez-vous par écrits techniques concernant les époques rationalistes et comment expliquez-vous qu’il y en subsiste si peu?

Posté : 21-12-2005 15:14

Je voulais dire que nous constatons qu’il reste peu de traces d’écrits concernant par exemple l’agriculture dans le Royaume d’Akkad, alors que l’Epopée de Gilgamesh nous a été transmise. Que nous n’avons que très peu de rouleaux concernant les techniques découvertes et utilisées au cours des 2 millénaires précédant notre ère, alors que l’Ancien Testament est parvenu jusqu’à nous. Que, à part quelques inventions d’Archimède, nous n’avons pas grand-chose sur les prouesses techniques des 2 derniers siècles avant J.C., alors que les Evangiles ont perduré.

Jean-Charles Pichon, dans un roman intitulé « Les Témoins de l’Apocalypse », a soutenu l’hypothèse suivante : une civilisation rationaliste, accumulant les progrès techniques, a également accumulé les dangers pour l’humanité; ce qui a conduit à des hécatombes (virus, radiations mortelles, etc.). Après la catastrophe, les survivants ont dit: « plus jamais ça! » et ont fait disparaître tout document technique et scientifique.

Ce n’est bien sûr qu’une hypothèse. Mais comment se fait-il que Jules César, lettré tout autant que conquérant, ait fait brûler la Bibliothèque d’Alexandrie, dépositaire de tant d’ouvrages uniques et perdus à jamais?

Cordialement,
Pierre-Jean Debenat

Posté : 22-12-2005 10:39

Merci pour tous vos éclaircissements.
Pourquoi beaucoup d’astronomes ne veulent-ils pas reconnaître l’astrologie comme une science à part entière et connaissez-vous des astronomes qui tout de même la considèrent comme tel?
Merci.

Posté : 22-12-2005 15:32

Votre question mériterait d’être précisée : qu’entendez-vous par « astrologie »?
S’il s’agit d’écrire des horoscopes, comme on peut en lire dans certains journaux, c’est pour moi un commerce douteux et en aucun cas une science.

L’étude des astres et de leur évolution est autre chose. Tycho-Brahé, Kepler, Camille Flammarion -entre autres – étaient également des ésotéristes de grande culture.

Plus récemment, Ilya Prigogyne, prix Nobel de physique, a publié un livre intitulé « La nouvelle alliance », dans lequel il relie les savoirs anciens – tel le Yi King – et les découvertes scientifiques modernes.

Cordialement,
Pierre-Jean Debenat

Posté : 24-12-2005 12:48

Non je ne pensais pas à l’horoscope mais bien à l’étude des astres.
Vous parlez d’ésotérisme, peut-on dire aujourd’hui que la Franc-Maçonnerie en est toujours son élève?
Comment peut-on expliquer alors que l’ésotérisme n’est pas enseigné à l’école au même titre que l’astrologie et la mythologie?

Posté : 26-12-2005 19:41

L’ésotérisme désigne, étymologiquement, un savoir réservé aux seuls adeptes d’un courant de pensée. Il présente donc un caractère hermétique, un langage souvent codé et une symbolique particulière. Pour plus d’informations, vous pouvez vous reporter à l’ouvrage de Jean-Charles Pichon, « L’Histoire universelle des sectes et sociétés secrètes », Editions Souny.
Quant à l’enseigner à l’école, les querelles récentes sur la colonisation montrent que le temps n’est guère propice à l’ouverte d’esprit qu’exige l’enseignement de telles disciplines.
Cordialement,
Pierre-Jean Debenat

Posté : 02-11-2006 09:00

Dans cette rubrique vous écrivez ceci:
Pour Heinlein, Pichon et Herbert, l’un des éléments constitutifs de la renaissance est issu de l’islam, de même que l’on ne peut nier l’apport du gnosticisme et du mithraïsme dans l’avènement du christianisme.

Pourriez-vous développer un peu plus ce paragraphe?
Merci

Posté : 04-11-2006 10:13

Pour saisir le processus de la renaissance en question, il convient de saisir l’apport du gnosticisme et du mithraïsme vis-à-vis du christianisme. Il faut se plonger dans la pensée gnostique et dans les arcanes de la religion de Mithra.
Il faudra, une fois que l’on a saisi – plus ou moins – ce mouvement, le transposer à l’époque actuelle et aux siècles à venir.
Il convient d’étudier « Dune » en restant attentif à tous les aspects empruntés aux civilisations moyen-orientales (la Perse devenue l’Iran, l’Irak, la pensée pré-mahométane des tribus nomades, etc.).
Des auteurs comme Doughty, « Arabica Deserta » et T.E. Lawrence, « Les 7 piliers de la sagesse », aident à se mettre dans l’état d’esprit idoine.
En ce qui concerne Heinlein, relire de près « En terre étrangère ».

Jean-Paul Debenat

Posté : 11-03-2006 09:39

Jean-Charles Pichon écrit dans son livre sur l’histoire des sectes et des sociétés secrètes le texte suivant:

« En même temps; amuseur splendide comme tous ceux qui ne croient à rien, le juif rationaliste aura fondé -moteur de sa puissance- la plus hallucinante civilisation de consommation que l’histoire ait connue, frappant juste, à l’endroit sensible, une mystique de liberté totalement dévoyée en désir de jouissance. Par la presse, la publicité, le spectacle, le lupanar, le jeu et la boisson, il aura enfermé le citoyen responsable dans le cercle infernal du plaisir et de la dette.
Entre Darwin et Freud, Offenbach en effet est le chainon nécessaire. L’homme descend du singe et le prouve; il n’y a pas de quoi en faire un drame, seulement cette tragédie bourgeoise: la peur du lendemain.

Je trouve la dernière phrase magnifique. N’y a-t-il pas là l’exemple d’un talent d’écriture mêlé d’une grande lucidité sur le présent de son époque? Pensez-vous qu’aujourd’hui il serait difficile d’exprimer ce texte dans la presse actuelle ou à la télévision même si l’on sait que Pichon est tout sauf antisémite?

Posté : 11-03-2006 11:15

Je crois effectivement qu’aujourd’hui tout écrivain sincère et sans complaisance devrait faire lire ses manuscrits par un cabinet d’avocats!
Cordialement,
Pierre-Jean Debenat

Posté : 24-08-2006 16:25

Dans un de ces livres Pichon nous parle de notre époque qui nie l’existence des races.
Pourriez-vous développer sa pensée? Pensez-vous qu’il y a des races d’hommes différentes?
Posté : 27-08-2006 17:02

Que voici un sujet délicat à traiter de nos jours!
Outre le fait qu’il nous ramène au vieux débat entre l’inné et l’acquis, qui n’est toujours pas clos, et qui reprend de l’importance avec les travaux sur la génétique – voir à ce propos le livre d’Erwin Chargaff « Le feu d’Héraclite » -, les lois françaises de ces dernières décennies nous obligent à la prudence.
Je considère pour ma part que le racisme consiste à affirmer la supériorité d’une race sur une autre.
Mon parcours, tant professionnel que personnel, m’amène à considérer que tous les êtres humains sont différents, de par les facteurs physiologiques, psychologiques et culturels qui les ont modelés. C’est ce qui fait la richesse de l’humanité, c’est aussi son déchirement.
Des hommes handicapés – certains diraient diminués – comme Stephan Hawkins ou Michel Petrucciani nous ont plus apporté que bien des gens dits « normaux ».
Vouloir nier les différences révèle pour moi de la névrose obsessionnelle, une pathologie pas vraiment créative.
Jean-Charles Pichon a été, avec Gary Davis, à l’origine du mouvement « Citoyens du Monde ».
C’est dire qu’il était bien au-delà des mesquineries actuelles sur ces questions de races.
Il s’intéressait aux Dieux, à leurs vies, leurs alliances, leurs combats, et aux effets qui en retombaient sur l’humanité.

Cordialement,

Pierre-Jean Debenat

Posté : 28-08-2006 16:26

André Langaney généticien français dit dans un de ses ouvrages:

« Au début des recherches en génétique, les scientifiques, qui avaient en tête des classifications raciales héritées du siècle dernier, pensaient qu’ils allaient retrouver des gènes des Jaunes, des Noirs, des Blancs… Eh bien, pas du tout, on ne les a pas trouvés. Dans tous les systèmes génétiques humains connus, les répertoires de gènes sont les mêmes. »

Qu’en pensez-vous?

Pensez-vous en vous lisant que les facteurs physiologiques, psychologiques et culturels peuvent définir des races différentes de peuples, de groupe ou d’être humains et qu’ainsi les différences de races humaines n’existeraient pas seulement en raison de l’origine génétique de l’homme?
Pourrait-on dire que ces facteurs peuvent amener à l’existence de nouvelles races?
N’y aurait-il pas confusion chez Pichon entre race et peuple ou entre race et culture (différentes)?
Pourriez-vous apportez plus de précision sur le débat de l’inné et de l’acquis qui ne serait pas clos selon vous?
Merci.

Posté : 15-09-2006 20:37

Le débat entre l’inné et l’acquis est au centre des questions et des pratiques concernant l’autisme par exemple: ou bien il s’agit d’une interaction affective précoce défectueuse entre les parents et le nourrisson; ou bien c’est une maladie génétique. Les prises en charges des enfants autistiques seront complètement différentes selon l’hypothèse que l’on adopte.

Quant à Jean-Charles Pichon, dans un entretien vidéo que j’ai réalisé avec lui, il a déclaré, parlant du temps du Verseau: « Il faudra en finir avec ces vaines distinctions de races, de sexes, etc., et découvrir de nouvelles valeurs, de nouvelles harmonies. »
Cordialement,
PJD

Posté : 19-09-2006 18:48

Nouvel arrivant (je signerai Quindon)

Concernant le sujet des races, et de l’éventualité de sa variété dans notre société,
Il faut distinguer la problématique de « reconnaitre ou non l’existence de plusieurs races au sein de la famille des hommes et de l’époque où l’on se situe », et la problématique étonnante pour le moins qui consiste à « être dérangé par l’éventualité de la coexistence de races différentes ».
L’hypothèse qu’un jour (passé) il y ait eu plusieurs races issues du singe, proches ou pas, et qu’il y ait eu une assimilation d’un groupe comprenant des races différentes appelées « homme » est une hypothèse dont personne pourra apporter de preuves réellement satisfaisante.

Qu’aujourd’hui l’homme soit composé d’une seule race que nous connaissons génétiquement est un constat avéré. Mais en a t-il été toujours le cas ? En considérant que la définition de l’homme a évolué.
Je ne saurai trop conseiller de relire la définition de « l’homme » qui ne parle nullement de génétique. On y trouve « Etre appartenant à l’espèce animale la plus évoluée de la Terre, mammifère primate de la famille des hominidés, seul représentant de son espèce. L’homme est un animal très proche des grands singes »

Quand on lit Darwin, et Lamark (théorie opposée), mais au final complémentaires, on s’aperçoit que les races n’ont cessé d’évoluer. La race humaine est-elle l’ultime ? Va t-elle évoluer en d’autres races ? Rester qu’une ? N’a t-elle été qu’une ?

Poser ces questions, aujourd’hui, nécessite de mettre des gants, que le scientifique prend le soin d’enlever pour y répondre.

Ce qui dérange aujourd’hui ce ne sont pas les faits mais la possibilité d’imaginer une différence entre les hommes, mais je rassure la deuxième définition de l’homme dépasse de loin le problème de sa diversité raciale : « Etre humain actuel considéré comme un être social »

En tout cas les facteurs physiologiques, psychologiques et culturels ont par le passé engendré des races différentes d’animaux. Rien de choquant à çà, au vu des deux théories pré-citées.
Ce qui dérange n’est ce pas l’assimilation de ce raisonnement à l’homme ?

Quindon

Posté : 01-10-2006 00:23

Hi, I’m a psychologist and a fervorous reader of JC Pichon. please, could you tell me the followings:

1) I have look for the book, ‘Le Homme et le Deux’ by sea, land and sky, but there is no spanish version in anywhere. how can I found it.

2) there is a possibility of having this page in spanish, or at least, in english.
Posté : 07-10-2006 11:15

I think the only book by J-C Pichon published in spanish is the one about Nostradamus.
It is very hard to find publishers who are courageous enough to publish Jean- Charles Pichon’s books in french.
For the present times, I am too busy to translate some pages in english – and I don’t practice this language very easily.

Sorry…

Friendly,
Pierre-Jean Debenat

Posté : 07-10-2006 14:23

Pouvez-vous nous expliquez pourquoi il est si difficile de trouver des éditeurs français suffisamment courageux pour publier les livres de Jean-Charles Pichon?

Can you explain us why is so difficult to find frenchs éditors who are enough courageous to puplish Jean-Charles Pichon’s books?
Thank a lot.

Posté : 07-10-2006 18:18

Il y a plusieurs raisons.
Marianne Oswald, lorsqu’elle dirigeait les éditions Néo, avait dit à Jean-Charles, à propos de « La Folie-Merlin » : « Ce roman me passionne, mais il est trop difficile pour mes lecteurs. »
Hubert Nyssen, des éditions Actes Sud, après une rencontre avec Jean-Charles, a consulté son conseil d’administration. Ce dernier a reculé devant l’ampleur de la tâche, estimant qu’il fallait publier plusieurs volumes des derniers manuscrits, pour ne pas tronquer la démarche de l’auteur.
Et puis il y a l’aspect commercial et rentabilité…

pjd

Posté : 08-10-2006 11:36

Donc aujourd’hui il n’y a que les éditions Edite qui publieront ces livres?

Posté : 08-10-2006 11:44

Pour le moment, oui…

pjd

Posté : 13-10-2006 09:12

Est-ce que Jean-Charles Pichon écrivait en Anglais? Connaissait-il d’autres langues?

Posté : 13-10-2006 16:07

Jean-Charles a traduit en français des poèmes de Cecily Mackworth et de John Heath Stubbs. Il lisait couramment l’anglais, mais ne le parlait pas.
Il connaissait également le latin et, je crois, le grec.

A propos de ses œuvres traduites en espagnol, il y a eu :
El hombre y los dios Ed Bruguera SA
Historia universal de las sectas y societas secretas (idem)
Historia de los mitos Ed Martines Roca.

pjd

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