LE ROYAUME ET LES PROPHETES : TROISIEME PARTIE – 2 –

II

LE DIEU DES POISSONS

 

Le Poisson fut le premier symbole chrétien : graffiti du second siècle, mosaïques des troisième et quatrième, nous en donnent l’assurance. Mais de ce fait incontestable peu d’historiens se sont souciés; quant aux exégètes, ils y ont cherché les explications les plus fantaisistes et les plus suspectes.

On lit dans Saint Augustin que le Poisson commémore pour les fidèles le miracle de la Multiplication des pains et des poissons (et il est de fait que certains peintres montrent l’emblème zodiacal surmonté d’une corbeille de pains, mais ce sont des peintures postérieures d’au moins deux siècles aux premières inscriptions). D’autres Pères de l’Eglise y ont vu le rappel de la pêche miraculeuse, elle-même symbole du caractère apostolique de la religion. L’interprétation la plus commune (mais non pas la plus ancienne) serait que les chrétiens retrouvaient dans le Poisson, en grec ICHTUS, les initiales de Iesous CHristos Theou Uios Soter, Jésus-Christ, le fils sauveur de Dieu. Cela sent la preuve « à posteriori »; et il est bien plus vraisemblable que « Iesous Christos Theou etc. » fût une phrase inventée au 2ème siècle pour justifier « Ichtus ».

Mais, en fait, toutes ces exégèses paraissent trop minces ou trop subtiles pour rendre compte de la véritable identification qui s’opéra dès le premier siècle entre le christianisme naissant et le symbole marin. Elles ne m’avaient jamais convaincu. Puis, écrivant Saint Néron je fus amené à étudier d’autres symboles fréquemment utilisés par la nouvelle religion et je découvris avec surprise que le phénix était l’un d’eux.

Avant d’être chrétien, l’oiseau miraculeux avait déjà beaucoup servi. Si les premiers Pères de l’Eglise (Saint Jérôme, entre autres) en parlent avec sérieux, Tatius lui consacre une part importante dans son roman Les amours de Leucippe et Clitophron. Des siècles plus tôt, Ezéchiel et Hérodote en donnaient la description. Enfin, Tacite, au livre VI des Annales, rapporte que l’oiseau était reparu en Egypte « après une longue révolution de siècles » sous le consulat de P. Fabius et de Vitellius, soit en l’année 34 de notre ère.

« Le phénix est consacré au soleil, dit Tacite. On croit qu’il vit cinq cents ans et d’aucuns assurent qu’il ressuscite 1461 ans après sa mort. » Ainsi, les précédentes apparitions de l’oiseau, selon l’historien, eussent remonté au pharaon Sésostris, de la 12ème dynastie (1980-1970 avant J.-C.), puis au pharaon usurpateur Amasis (568-526); mais cette dernière apparition semble douteuse à Tacite, parce qu’elle ne correspond plus au rythme de la « grande année ».

« Quand le nombre de ses années est révolu, quand sa mort approche, le phénix construit un nid qu’il couvre de sa semence. Un oiseau en naît, dont le premier soin, lorsqu’il aura grandi, sera d’ensevelir son père. Il n’agit pas au hasard; mais il se charge de myrrhe, qu’il s’habitue à porter pendant de longs voyages et, quand il est assez fort pour le fardeau et pour la route, il enlève la dépouille de son père, la dépose et la brûle sur l’autel du soleil. » Voilà ce que nous dit Tacite, et il ajoute : « Ce récit est fabuleux et incertain, mais il n’est pas douteux que l’oiseau se montre parfois en Egypte. »

En effet, à Héliopolis, les prêtres d’Isis avaient pour tâche de guetter les « retours » de l’oiseau merveilleux (d’origine phénicienne?). Un rituel très précis leur indiquait la méthode et les soins nécessaires à sa survie (selon Saint Jérôme). Nous remarquerons également que les 1461 ans qui séparent  deux renaissances du phénix recouvrement exactement l’année sothienne des Egyptiens, fondée sur les levers héliaques de Sothis (Sirius[1]). Ces remarques, ajoutées au fait que le phénix était considéré comme « l’oiseau du soleil », auquel il sacrifiait régulièrement son père (la religion précédente), ne permettent pas de douter que la légende symbolisait une croyance astrologique en un éternel retour lié au cycle zodiacal.

Tout ce que nous savons maintenant des croyances des prophètes hébreux, des prêtres égyptiens, des astronomes grecs, d’Alexandre le Grand et de Platon, d’Ezéchiel et d’Etienne ne doit pas laisser ici grande place à la surprise. Tout au plus pourrait-on s’étonner que les Romains, présentés d’ordinaire comme les plus « raisonnables » des hommes, n’aient pas échappé à la suggestion. En fait, jusqu’à Auguste, les douze aigles aperçus lors de la fondation de Rome n’avaient cessé d’être pris comme la prophétie que Rome ne durerait que cent vingt ans, puis, ce temps écoulé, une petite « grande année » : douze mois de trente ans, etc.

Auguste avait vaincu l’angoisse. Elle renaquit sitôt qu’il ne fut plus. Les aigles de Romulus n’avaient-ils pas, plutôt, symbolisé des siècles? Rome verrait donc sa fin dans son treizième siècle (5ème de notre ère), si quelque dieu ne venait prolonger ses destins…

Vers l’an 50, à Rome, l’influence des astrologues était si grande que Claude dut rendre un décret pour les expulser de la ville. Tacite nous apprend d’ailleurs que ce décret resta sans effet : chassés par une porte, les astrologues rentraient par l’autre. Sous Néron, la « science du ciel » est plus prisée que jamais. L’empereur lui-même s’entoure de ces hommes : Simon le magicien, Apollonius de Tyane, dont l’enseignement n’est pas douteux. Plus tard encore, l’empereur Othon ne tentera aucune action sans en référer à son astrologue, le savant Ptolémée.[2]

Si l’on admet ce climat de « superstition » dont témoignent à la fois l’influence des juifs, des Egyptiens, des chaldéens, les écrits de Tacite et des Pères de l’Eglise, l’œuvre de Ptolémée, les pierres des « nautae » parisiens et le carré magique de Rotas, découvert dans les ruines de Pompéi, on comprend mieux ce que le symbole ICHTUS, le Poisson, pût être pour les premiers chrétiens; bien plus qu’un calembour ou le rappel subtil de quelque miracle évangélique : le symbole de l’entrée dans le « champ » zodiacal des Poissons, l’affirmation que le Christ était le dieu de l’avenir, pour une période que les Egyptiens fixaient à 2150 ans et que les cabbalistes juifs supposeront devoir s’achever à la fin du 15ème siècle.[3]



[1] On nomme « lever héliaque » d’une étoile sa coïncidence avec le lever du soleil.

[2] PLUTARQUE : Othon.

[3] Voir mon interprétation astrologique de l’Apocalypse de Saint Jean (2ème Livre, 3ème Partie). Une illustration accessoire de cette préoccupation zodiacale nous est également donnée par la représentation symbolique des quatre évangélistes, où se retrouvent les quatre derniers signes zodiacaux : l’Aigle (pour les Gémeaux), le Taureau, l’Agneau (rejeton du Bélier) et le Fils de l’Homme.

 

L’Evangile de Luc

Restait à découvrir (sinon à inventer) entre le Christ et les Poissons de ces coïncidences qui frappent les peuples mieux que le raisonnement. Le premier Evangile de Matthieu, recueil des paroles du Christ plutôt que « vie de Jésus » n’en contenait probablement aucune (sinon quelque allusion à l’étoile-guide). L’Evangile de Marc n’en recèle guère plus.

Il faut attendre Luc pour voir à toutes les pages de son Livre paraître l’idée de l’Eau (le baptême, la marche sur les eaux, la tempête apaisée), l’idée du Poisson (les disciples pêcheurs, les pêcheurs d’hommes, la multiplication des pains et des poissons, la pêche miraculeuse) et l’idée même du Signe astral : « Et il y aura des signes dans le soleil, dans la lune et dans les étoiles, et, sur la terre, les nations seront dans l’angoisse et la consternation, au bruit de la mer et des flots… »[1] « car il viendra comme un filet sur tous ceux qui habitent la terre entière. »[2]

Or, la tradition et les textes s’accordent pour établir que l’Evangile de Luc fut écrit à Rome, à l’instigation de Paul, entre 61 et 68. Plus précisément, Irénée le date de 64-65 et déclare qu’il suivait fidèlement l’enseignement de l’Apôtre. Il est moins sûr, quoique admis par la plupart des exégètes, que Luc eût été le compagnon de Paul avant l’arrivée de celui-ci à Rome.

En effet, les passages des Actes qu’on lui attribue sont écrits à la première personne du pluriel, comme par la plume d’un témoin. Néanmoins, chaque fois que le « nous » intervient, c’est dans un fragment dédié à la louange de Paul. L’Apôtre y apparaît soudain un thaumaturge : visionnaire à Troas, exorciseur à Philippes, guérisseur à Ephèse, à Troas de nouveau il ressuscite un mort. L’emploi de la première personne n’est-il pas exigé ici et là par le besoin du témoignage probant? « Je peux en parler, j’ai vu… » Remarquons que ce scrupule ne serait pas d’un juif, trop habitué à la notion de miracle pour craindre l’incrédulité, mais il est bien d’un Romain ou d’un Grec.

Or, la preuve se retourne contre le probateur, car il semble que Luc n’ait connu que l’Apôtre et par l’Apôtre les actions qu’il relate. Ne parlerait-il pas aussi longuement, passionnément, de Pierre, de Jean ou de quelque autre, s’il les avait approchés? Ne rapporterait-il pas leurs paroles, leurs actions? Mais ce que nous croyons savoir des rapports existant avant l’an 60 entre Saint Paul et les « colonnes », Pierre, Jacques et Jean, fait douter que le témoignage des disciples fût allé dans le même sens que le récit de Luc.

Ainsi, loin de démontrer la présence de l’évangéliste à Philippes, à Jérusalem, à Troas, le « nous » des Actes laisserait penser qu’il n’y fut jamais.[3] Plus probablement, l’écrivain a connu à Rome l’Apôtre des gentils, vers les années 62-63.[4] Il s’est enthousiasmé, d’abord, pour la personnalité de Paul (c’est le temps où il écrit la première version des Actes) avant de se rendre à la doctrine de son nouveau Maître.

De Luc lui-même, nous ignorons presque tout, ses origines, son nom exact, sinon qu’on le disait médecin. Pas un mot dans ses œuvres n’indiquerait qu’il le fût. Du moins peut-on affirmer qu’il était instruit, docte, ce que prouvent sa connaissance du grec et le talent érudit dont le troisième Evangile fait montre : on doit s’étonner, à ce propos, de ne connaître aucune œuvre antérieure à la conversion de Luc, car un tel talent ne s’improvise pas.

Il arrive qu’un auteur aime se mettre en scène et n’écrive bien qu’ainsi. Le plus souvent, il s’agit d’un styliste, un poète, chez qui la beauté formelle supplée au manque d’imagination. Il lui faut suivre un canevas rigoureux, qu’il puisse interpréter. En effet, Luc, dans ses Actes, se contente de retranscrire les souvenirs de Paul, comme, dans son Evangile, il se contentera d’orner de fables mithraïques et syriennes le premier Evangile de Matthieu.

C’est qu’il ne suffit pas aux étranges instigateurs de ce travail d’y faire établir certaines relations entre le signe des Poissons et le Christ-Jésus. Luc a le devoir d’enrichir l’exemple juif de nombreuses références à d’autres légendes et d’autres divinités : Jésus naîtra de la Vierge Mère, dont on trouvait alors le culte éparpillé en Grèce (Canathos), en Egypte (Isis), en Gaule, où les druides de la région de Chartres l’honoraient. Comme le dieu Mithra, il naîtra dans une grotte et les bergers l’adoreront. Comme Osiris, il soulèvera la pierre de son tombeau. Comme Sérapis, il guérira et ressuscitera les morts.

Tout cela est clair et parlant (au point que, dès 178, le philosophe romain Celse le signalait dans son Discours véritable), si ce n’est qu’un Paul ne pouvait inspirer ces affabulations syncrétiques. D’une part, sa foi, gnostique ou raisonnée, n’en est pas moins entièrement « révélée » : la vision éblouie du chemin de Damas la contient tout entière; elle n’a que faire d’être confirmée par les astrologues. D’autre part, rien ne permet d’établir que ses connaissances religieuses et astrologiques lui en eussent donné les moyens. Mais, de 62 à 68, un Romain disposait de ces connaissances et de tous les moyens requis pour créer le Dieu Nouveau. Cet homme était l’empereur.



[1] Evangile selon Luc, XXI, 25.

[2] Selon Luc, XXI, 35.

[3] L’autre hypothèse, moins vraisemblable ainsi que nous l’avons vu, serait qu’en Palestine Luc n’ait rencontré aucun des « disciples » — pour la raison qu’ils n’existaient pas encore!

[4] Le dernier verset des Actes rapporte qu’à son arrivée à Rome, l’Apôtre loua une maison où il logea deux ans et où il enseignait librement l’Evangile.

 

Néron

Sans doute me faudrait-il résumer à présent les arguments développés dans un ouvrage précédent afin de détruire la légende monstrueuse du cinquième empereur de Rome. Mais ce n’est pas le sujet de ce livre. Au reste, il y a des choses que le public n’a pas le droit d’ignorer. Lorsque je publiai Saint Néron en février 1962, plusieurs de mes hypothèses pouvaient sembler fantaisistes et ne pas mériter d’être prises au sérieux. De nombreux ouvrages, depuis, sont venus les confirmer (du moins en ce qui concerne l’innocence de Néron) et je ne puis qu’y renvoyer le lecteur[1]: Néron n’était pas le tyran fou dont Suétone nous a offert l’image. Quant à mon propos, seules l’intéresseront les causes, historiques et psychologiques, qui ont amené l’empereur à ce rêve  immense : créer Dieu.

Historiquement, nous sommes à un moment où Rome doit renoncer à son passé de simple ville latine. Développée à l’échelle du monde, elle recouvre de son ombre l’Espagne, l’Afrique du Nord, l’Egypte, le Proche-Orient, les pays hellénistiques, la Germanie, la Gaule et la Bretagne. Ses peuples adorent cent divinités différentes et l’on ne peut espérer voir le Juif et le Germain, le Grec et l’Egyptien, l’Arménien et le Celte abandonner leurs cultes respectifs pour l’insuffisant Jupiter.

Déjà, Caïus Caligula, puis Claude avaient pressenti ce problème : l’un avait reçu solennellement à Rome la déesse égyptienne Isis, l’autre les dieux gémiques de l’Anatolie. Il n’était pas dans le caractère de Claude d’oser plus que ce geste. Quant à Caïus, autrement ambitieux, les textes nous manquent. Car notre principale source d’information, les Annales de Tacite, sont mutilées des livres VII à XI d’une part (tout le règne de Caligula), des livres XVII et XVIII d’autre part (la fin du règne de Néron).[2] De sorte que Caligula ne nous est connu que par les calomnies de Suétone, l’écrivain sadique, et les compilations, très postérieures, de Dion Cassius, qui recopie généralement Suétone. Nous savons cependant que le premier souci de Caïus Caligula, déjà, était de « créer Dieu »; il se prétendait honoré de la visite de Zeus et manifestait en toutes occasions de sa passion pour les choses de la mer : pont de bateaux à Baïs, qu’il parcourt triomphalement, constructions de digues et de phares marins, sur les côtes de Bretagne (pour en faire ses « trophées »). A la fin, il se prétendit lui-même le dieu-sauveur, le Messie attendu par les juifs, et ordonna que son image fût exposée dans le Temple de Jérusalem. N’eût-il été tué à temps, les juifs sans doute se fussent révoltés dès cette époque.

Rêves d’adolescent… Il fallait qu’un empereur vît plus juste et plus vaste. L’accumulation des rites et des cultes dans la Ville des villes ne donnerait pas à l’immense empire le ciment nécessaire. Seule, une divinité nouvelle, où l’Egyptien reconnaîtrait son Osiris, le Grec son Œdipe, son Prométhée, le Syrien son Atargatis, le Gaulois sa Vierge Mère et le Parthe Mithra lierait tant de peuples divers en une communauté unique. Et, si Rome voulait survivre, elle se devait d’être le berceau du dieu.

Or, psychologiquement, Néron apparaît comme prédestiné à la vocation d’apprenti-sorcier. Suétone précise qu’il désirait par-dessus tout, hors de raison, éterniser sa mémoire. Dès l’enfance, raconte-t-il encore, l’empereur se passionnait pour la philosophie, de laquelle sa mère Agrippine s’efforça de le détourner, lui représentant cette étude comme nuisible à un futur souverain. Mais Sénèque, son précepteur, était d’un avis contraire et la doctrine du  Verbe créateur, dont le philosophe saupoudrait un stoïcisme décadent, dut être l’impulsion motrice de l’ambition formidable.[3] Pour créer Dieu, il suffisait de le nommer.

Quoi qu’il en soit, dès la fin de 59, Agrippine tuée sur son ordre (le seul crime qu’il ait à se reprocher), l’empereur de vingt-trois ans décide l’institution de Jeux qui porteront son nom. Il déteste, en effet, les jeux sanguinaires du cirque auxquels, pendant deux siècles, Rome s’était complue. « Il ne fit donner qu’un seul combat de gladiateurs, doit avouer Suétone, et n’y permit nulle mise à mort, fût-ce parmi les condamnés. » Ce que Néron aime, c’est réunir des philosophes, des mages, des prophètes, des prêtres de religions nouvelles ou mal connues et les faire discuter ensemble. A ces « débats sacrés », comme les nomme Tacite,[4] il convie tout le peuple et, pour l’encourager à venir aux réunions, il distribue de l’argent, des bons de vêtements et de nourriture, des présents de différentes sortes. En échange, il ne demande à son public que d’acclamer les orateurs dont les arguments l’on séduit. Vers ce temps, Tacite fait dire à l’empereur : « Rien n’est impossible à un prince » et Sénèque, dans son Octavie : « Pourquoi craindrais-je les dieux, puisque j’en crée? »

Plus nettement, dans le poème de La Pharsale, Lucain s’adresse ainsi au Calomnié : « Toi, César, quand, ta mission accomplie, tu monteras au ciel, on t’y recevra dans le palais de ton rêve, au milieu de la joie; tu tiendras le sceptre si tu le veux, ou tu conduiras le char flamboyant du soleil. Que la nature t’accorde d’être le dieu que tu auras choisi. »[5]

En effet, au rêve qui l’obsède, Néron va employer toutes ses forces, tous les moyens dont il dispose. Les légions romaines d’Arménie ont été vaincues par le roi Tiridate; les sénateurs pressent Néron de prendre sur le Parthe une revanche éclatante. Mais il préfère fermer le temple de la guerre et se faire de Tiridate un ami. L’empereur et le roi correspondent. De quoi parlent-ils dans leurs lettres? Du dieu Mithra.

Nulle religion ne laisse Néron indifférent. Il a montré dans sa jeunesse une vénération toute spéciale pour la déesse-poisson Atargatis. La Grèce l’attire : il voudrait se faire initier aux mystères de Dionysos, de Bacchus et d’Eleusis (mais le remords qu’il garde du meurtre de sa mère le fait renoncer à ce dernier projet). Il reçoit quotidiennement des juifs, l’acteur Aliturius, des prêtres, l’historien Josèphe. Quant au Mage des mages, Apollonius de Tyane, il ne craindra pas de répondre à ceux qui félicitent l’empereur pour ses poèmes : « Vous le jugez digne de chanter, vous le connaissez mal. Je le juge, moi, digne de se taire! » Les bons bourgeois romains pouvaient sourire du mot. Un initié l’apprécie.

Ici encore je ne veux pas me répéter. Les lecteurs que ce visage de l’empereur intéresse trouveront ailleurs des preuves que Néron n’a jamais procédé au massacre des chrétiens en 64; ils y liront des mots que Tacite et Suétone ont prêtés à l’empereur (sans les comprendre) et qui ne se justifient que dans l’optique d’un enseignement paulinien. En ce qui concerne le dieu Poisson, c’est au printemps de 64 que Néron reçoit sa grande vision cosmique dans le temple de Vesta (temple des Vierges), alors qu’il se prépare à partir pour la Grèce, et cette vision lui fait remettre son départ.

Le 19 juillet, le feu éclate à Rome; l’incendie dure plus d’une semaine et détruit les deux tiers de la Ville; on en rend Néron responsable. La raison principale de cette accusation tient dans une destruction massive des idoles panthéistes et des temples romains. En 64, à Rome, même ceux qui ne croient pas l’empereur un incendiaire ne semblent pas douter qu’il soit l’instigateur de cette destruction : il faut donc qu’il ait déjà proclamé sa répugnance pour les divinités traditionnelles, son adhésion au Dieu Nouveau.

Huit mois plus tard, en avril 65, au cours d’honneurs particuliers rendus au Soleil, le Sénat décrétera que ce mois (désormais mois des Poissons) prendra le nom de Néron. Et c’est vers cette époque sans doute qu’ayant perdu dans un naufrage des objets auxquels il tenait, il a le mot que Suétone rapporte : « Ne me plaignez pas, mes amis, les Poissons me rapporteront mon bien. »

Ses amis? Il n’en a plus, sauf les esclaves qui l’avertissent des complots qui se fomentent contre lui; Sénèque, puis Pétrone le désavouent; les juifs ne tolèrent pas que leur Messie soit devenu un dieu romain; la jeune secte judéo-chrétienne reproche à Paul de s’être prêté au jeu blasphématoire et l’Apôtre reconnaît ces reproches fondés. Les aristocrates et les familles nobles désirent la mort de Néron, qui les spolie; le peuple raille ses « cantiques » et ses exhibitions. Sa seconde femme, Poppée, lui a dit son mépris et l’on peut croire que, dans un accès de colère, il l’a tuée accidentellement (d’un coup de pied dans le ventre, selon Suétone).

Devant ce bouffon que les uns nous peignent, cet Antéchrist que dénoncent les autres, nous n’avons plus, à partir de l’été 66, de documents certains sur quoi nous appuyer. Le plus probant d’entre eux, les Annales de Tacite, s’interrompent, mutilées. Quant aux Vies de Néron qu’écrivent, à cette époque et plus tard, de très nombreux historiens : Cluvius, Rusticus, Plutarque, les empereurs romains de la réaction (de Trajan à Constantin) les anéantiront, en même temps que les œuvres néroniennes elles-mêmes, les poèmes, les hymnes, les peintures, la Maison Dorée, le Colosse…

Parmi tous ces ouvrages détruits, il faut faire une mention spéciale de ceux de Lucain, auteur fécond, disparu à vingt-cinq ans en laissant quatorze livrets de ballets, une tragédie sur Médée, un éloge de Néron, un poème sur Orphée, un Iliacon, des Saturnalis, des Silvas et plusieurs ouvrages en prose, dont un récit de l’incendie de Rome en 64. Des proses, il ne reste rien et, des œuvres en vers, l’unique Pharsale  ou Livre de la guerre civile, sorte d’Enéide écrite à la gloire de César. Encore ce dernier texte ne fut-il retrouvé qu’au 6ème siècle de notre ère.

La vie même du poète est aujourd’hui soustraite à ses commentateurs, puisque sa première biographie connue, publiée sous le règne de Trajan ou d’Hadrien, nous est parvenue étrangement tronquée. On la croit d’ailleurs écrite par Suétone, dont l’insincérité n’est plus à démontrer. Une seconde biographie de Lucain est de beaucoup postérieure : on la date communément du 6ème siècle.



[1] Georges ROUX : Néron (chez Fayard); Gilbert CHARLES-PICARD : Auguste et Néron (Hachette). Cependant, Roger VAILLAND : Suétone et les douze Césars (Buchet et Chastel) s’attachait à démontrer que le calomniateur des Césars était peut-être un grand artiste, mais nullement un historien.

[2] Il est vraiment remarquable que ce soit les deux seules mutilations qu’ait subie l’œuvre de Tacite (Annales et Histoires). Je ne crois plus aux coïncidences.

[3] Rappelons que, dans la cosmogonie des Stoïciens, « Dieu se nourrit du monde« . « L’univers est consumé périodiquement par le feu qui l’a engendré et il renaît de ses cendres pour revivre la même histoire. » (J.-L. BORGES : Histoire de l’Eternité, Editions du Rocher).

[4] TACITE : Annales, XIV, 21.

[5] LUCAIN : La Pharsale, I, 40-52.

 

Lucain

Selon Tacite, Lucain, impliqué dans la conjuration de Pison, serait mort en 65, vers les mêmes temps que Sénèque, son oncle et, comme ce dernier, sur l’ordre de Néron. Nous avons pu montrer que cette dernière assertion est probablement fausse : Néron ne désirait pas la mort du philosophe et n’exigeait de lui qu’une explication sur la part qu’il avait prise dans le complot; mais, comme Pétrone un peu plus tard, Sénèque préféra la mort volontaire à l’humiliation.

La condamnation de Lucain serait encore plus surprenante, car Tacite raconte d’autre part que Lucain n’hésita pas à dénoncer tous ses complices, s’abaissant même jusqu’à incriminer sa mère, qui cependant ne fut « ni absoute, ni condamnée ». Selon ce que nous savons de Néron, ces aveux auraient dû valoir à l’écrivain la clémence impériale. En effet, sur les quarante et un conjurés, dix-sept furent simplement punis d’exil, six furent entièrement acquittés, et d’autres, comme Sénèque, périrent plutôt par crainte que sur ordre.

Ajoutons que le poète Martial jugeait Néron « cruellement ingrat » dans sa manière de traiter Lucain. Une ingratitude qui va jusqu’au crime semble appeler un autre qualificatif; puis, quelle reconnaissance l’empereur eût-il dû garder à Lucain? Quels services secrets ce dernier lui avait-il rendus?

L’ambiguïté de toute cette histoire est renforcée par un autre passage des Annales, où Tacite prétend que Lucain s’était associé au complot parce qu’il reprochait à Néron de lui avoir interdit la publication nominale (sous son propre nom) de certains de ses ouvrages. Ou ces œuvres étaient hostiles à l’empereur, et celui-ci eût donné l’ordre de les détruire, non de les garder anonymes[1]; ou elles lui étaient favorables, et l’on comprend moins bien encore.

Or, précisément, le seul poème de Lucain que nous ayons ne menace pas du tout l’empereur. Il est de coutume que les poètes louangent les rois, mais peu d’entre eux atteignent à l’outrance où se commet l’auteur de La Pharsale :

« Si les destins n’ont pas trouvé une autre voie (que de longues et meurtrières guerres) à l’avènement de Néron, si c’est à ce prix que les dieux gagnent l’éternité; si le ciel n’a pu servir son Maître qu’après des guerres de géants, ne le déplorons pas, nous les plus grands : son issue nous fait aimer le crime. »[2]

On peut bien prétendre qu’après La Pharsale, Lucain en serait venu à des sentiments tout autres envers l’empereur. Mais Lucain, de son vrai nom Marcus Anneus Lucanus, est né à Cordoue le 3 novembre 39. En avril 65, il avait vingt-cinq ans et La Pharsale demeure l’un des grands livres de la littérature latine. On ne concevrait pas que le poète ait pu l’écrire longtemps avant sa mort : quand aurait-il trouvé le temps de haïr Néron?

Or, si le personnage nous est mal connu, si les circonstances de sa disparition apparaissent suspectes, son œuvre également surprend. D’abord, comme nous l’avons vu, le poème exprime envers l’empereur une vénération quasi religieuse. Puis, de nombreux vers témoignent d’une connaissance très vaste des religions, normale à la cour de Néron lorsqu’il s’agit des grands mythes grecs, plus étonnante lorsqu’elle va jusqu’au détail des cultes orientaux ou druidiques, jusqu’à ce vers :

« Lucifer lui-même fuit le jour brûlant. »[3]

Surtout, ici et là, transparaît une morale, une « mystique » inhabituelle sous la plume d’un Romain du 1er siècle, et particulièrement d’un Romain érudit, dont son premier biographe nous dit qu’il avait étudié en Grèce jusqu’à l’âge de vingt ans :

« Quel triomphe s’est perdu par la victoire! Ce n’est pas en joyeuses assemblées que les villes asservies accueillent la venue du conquérant, mais dans le silence de la peur; nulle foule n’accroît son cortège. Cependant, il est heureux d’épouvanter les peuples et ne préfère pas s’en faire aimer! »[4]

Si la victoire est un fléau, la défaite serait-elle un bien? Certes! Et le Caton de Lucain le dit en clair :

« Que mon sang rachète les peuples! Que ma mort soit le prix que les mœurs des Romains méritent de payer! »[5]

Caton, parler ainsi? Non. Ainsi parle Paul. Certains papes ne s’y sont pas trompés, qui citaient volontiers ces vers[6], y voyant l’expression parfaite de la doctrine évangélique, fondement de la communion des saints : « La passion d’un seul fait le salut de tous. »

Ces citations ne résolvent pas l’énigme; au contraire! Car si le jeune poète adorait Néron, s’il suivait en quelque sorte une évolution parallèle, quel désaccord l’a séparé de l’empereur? Pour quelle raison eût-il participé à une conjuration dont je crois avoir montré que les complices, de Sénèque à Pison, étaient hostiles aux croyances néroniennes (et pauliniennes)? Et s’il n’a pas été un conjuré, s’il n’est pas mort en 65, qu’est-il devenu? Que cherche-t-on à nous cacher?

Ne serait-ce pas que l’anonymat exigé par Néron recouvre précisément ces œuvres qu’un Romain ne pouvait pas écrire : les Actes de Paul, l’Evangile? Ne serait-ce pas que Lucain fut le poète chargé par l’empereur de créer le Dieu Nouveau? Ne serait-ce pas qu’en 65, Lucain devint Luc?

Aventurant cette hypothèse, dont le seul but est d’éveiller le sens critique, je n’ai pas l’intention de chercher plus avant, dans les vers tumultueux de La Pharsale et le grec dépouillé du troisième Evangile d’improbables similitudes. Peut-être y trouverait-on des obsessions communes : les eaux domptées (souvenir de Xerxès), le pressentiment d’une « fin du monde », le goût profond du merveilleux, une connaissance vaste et subtile des plus diverses religions. Cette qualité de médecin dont on pare Luc n’est démontrée par aucun texte des Actes et de l’Evangile; au contraire, La Pharsale est riche en notations médicales de toutes sortes. Mais rien de tout cela ne serait très probant car, converti, l’homme est un autre : de toute façon, l’auteur du troisième Evangile n’est plus un poète latin.

On comparerait avec plus de fruit l’épopée encore à demi-païenne de La Pharsale et les fragments épiques des Actes auxquels Luc travailla sans doute dès 64 ou 65, et certainement avant sa conversion. On relèverait dans les deux textes le même sens de « l’effet », le même « suspense » dramatique, le même savoir maritime ou du moins le même goût pour les choses de la mer et la même passion pour les mots éclatants peignant des actions incroyables. Car déjà le César de La Pharsale n’est pas éloigné d’être le thaumaturge que sera le Saint Paul des Actes :

« La peine est pour le ciel et l’onde, non pas pour notre vaisseau; celui-ci, tant que César le foule, son fardeau le protège du naufrage. »[7]

Mais poursuivre cette exégèse serait l’œuvre d’un érudit. Qu’un autre, qui le soit, l’entreprenne! Le travail en vaudrait la peine, car tout le reste il faut l’imaginer.

La dernière information que nous ayons sur l’évangéliste est de Paul dans sa deuxième Epître à Timothée : « Luc seul est avec moi ». Paul écrit cela au printemps 68; il n’attend plus de secours, ni du Palais, d’où il s’est arraché, ni des communautés, qui se sont détournées de lui. Mais Luc est là; cette fois, nous en sommes sûrs. Ce courage et cette fidélité rachètent la légère invention des Actes, puisqu’ils ne paraissent pas s’être démentis à l’approche du martyre. Le disciple est mort, sans doute, avec le maître. Ainsi s’expliquerait que Tacite et Suétone aient préféré tuer Luc, sous le nom de Lucain, dès l’année 65. Bien des Romains en feront le songe impossible : que les années 66, 67, 68 n’aient jamais existé, qu’elles soient rayées de l’Histoire! Au moins le seront-elles des œuvres et monuments…

 

 

 



[1] Annales, XV, 49.

[2] La Pharsale, I, 32-38.

[3] La Pharsale, II, 725.

[4] La Pharsale, III, 79-83.

[5] La Pharsale, II, 312, 313.

[6] Entre autres, l’extraordinaire pape de l’An Mille, Gergert, couronné sous le nom de Sylvestre II.

[7] La Pharsale, V, 584-586. Ici, comme dans les Actes, le poète se met fréquemment en scène, il écrit « nous », bien que, naturellement, il n’ait vécu au temps de César.

 

L’empereur-christ

En ces trois ans, en effet, Rome va être témoin de spectacles qui ne s’y étaient encore jamais vus. Un empereur romain détruira tous les dieux, dépouillera tous les temples. Il exigera que ses fidèles (tous les Romains bientôt?) portent des tuniques blanches et sacrifient au Dieu Nouveau, dont il jouera lui-même le personnage.

Il libérera les esclaves les plus cultivés, confisquera les biens des grandes familles et les distribuera aux pauvres (près de trois milliards de sesterces, selon Tacite[1], seront ainsi dilapidés). Dans le même temps, il songera à recréer Rome sous le nom de Néropolis et il rendra la liberté aux provinces grecques. Il autorisera l’esclave maltraité à se porter en justice contre son maître et remettra la Ville pendant un an (67) aux mains d’un affranchi, Hélius. Enfin, il créera de véritables cohortes religieuses, chargées de faire respecter ses ordres et de lui dénoncer toute désobéissance. Ces hommes, que Suétone (Nero) et Tacite (Les histoires) nommeront des délateurs, saint Paul y voit seulement de mauvais chrétiens « qui s’insinuent dans les familles pour captiver des femmelettes chargées de péchés, travaillées de passion, ambitieuses d’apprendre, incapables de comprendre. Pareils à Jannès et à Jambrès qui s’opposèrent à Moïse, ces hommes, viciés d’esprit, pervertis dans la foi, s’opposent à la vérité. »[2]

Pourtant, maladroitement et fermement, que tente alors l’empereur, sinon de créer sur terre le Royaume de Dieu, de réaliser le mot de l’évangéliste Luc : « Il a renversé les puissants, il a élevé les humbles » (I, 52)? Son obsession en est au point de menacer tout l’empire,[3] lorsque, après les gladiateurs, les sénateurs, les patriciens, les légions elles-mêmes se révoltent. En été 68, Galba victorieux allait faire son entrée à Rome par le massacre de « milliers de soldats sans armes »[4] : les prêtres et les fidèles de l’empereur-christ?

Je me suis sans doute trop pressé, dans mon ouvrage sur Néron, d’admettre la version de la mort de l’empereur donnée par Suétone et reçue par la plupart des historiens. Plutarque rapporte qu’un des affranchis de Galba, Icélus, envoyé à Rome par son maître, avait dû informer celui-ci que « Néron, toujours en vie, restait introuvable. »[5] D’autre part, Tacite affirme que vingt histoires différentes avaient couru sur la mort supposée de l’empereur et que « beaucoup le croyaient encore en vie ».

Peu de temps avant l’assassinat de Galba, en janvier 69, un homme qui se prétendait Néron et qui s’entourait de mendiants et de vagabonds fut arrêté dans l’île de Cythnos et supplicié comme un esclave sur l’ordre du gouverneur Asprenos, l’un des fidèles de Galba. En effet, le Sénat, dans une réunion nocturne, le 8 juin 68, avait condamné l’empereur à mourir de la mort des esclaves : en croix et sous le fouet.

Selon Tacite, le vagabond de Cythnos ressemblait beaucoup à l’ex-empereur, jeune comme lui[6], le poil roux et séduisant parleur. Ayant gagné à sa cause des soldats de l’armée d’Orient, il croissait en réputation quand le gouverneur de la Galatie et de la Pamphylie, Calpurnius Asprenos, mit un terme à son éphémère carrière.[7]

Très vite, on regretta l’empereur-prophète, on apprécia certaines de ses audaces, on accusa Galba d’une vaine cruauté. Ce fut le temps où Othon se gagna les faveurs du peuple en punissant de mort le préfet Tigellin, coupable d’avoir trahi Néron, mais où la condamnation d’un Annius Faustus, ancien « agent » de l’empereur, soulevait la réprobation de Rome.[8]

Pendant près de cinquante ans, la plupart des empereurs (Othon, Vitellius, Domitien, Nerva) entretinrent le culte de Néron, poursuivant ses ouvrages ou tenant à honneur de porter son nom; cependant, le peuple fleurissait sa tombe et demandait conseil à des « images » qui le représentaient.[9] Certains le croyaient d’ailleurs ressuscité[10] et le croiront jusqu’au début du 4ème siècle.[11]

Mais, du jour (en l’an 112) où un empereur, Trajan, commencera de s’attaquer aux chrétiens, toute la longue suite des chefs romains, pendant deux siècles, ne cesseront plus de combattre et la religion nouvelle et le souvenir de l’empereur-christ. A l’usage des générations à venir, ils modèleront à neuf le visage de ce monstre que sera jusqu’à nos jours le Néron des curés et des instituteurs.

Jean-Charles Pichon   1963



[1] TACITE : Histoires, I, 10.

[2] SAINT PAUL : 2ème Epître à Timothée.

[3] PLUTARQUE : Galba; Dion CASSIUS : Le discours de Vindex.

[4] TACITE : Histoires, I, 6. Confirmé par PLUTARQUE, Galba, et Dion CASSIUS.

[5] PLUTARQUE : Galba.

[6] En janvier 69, Néron aurait eu 33 ans.

[7] TACITE : Histoires, II, 8.

[8] TACITE : Histoires, II, 101.

[9] SUETONE : derniers paragraphes de Nero.

[10] CHRYSOSTOME : Oraisons, 21.

 

[11] SAINT AUGUSTIN : Cité de Dieu, XX, 19.

 

 

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